Depuis sa création en 1945a 8, la Sécurité sociale est au cœur du système de protection sociale français, bien que l’État, les collectivités territoriales et les mutuelles aient également un rôle importanta 9. Le maintien des régimes de protection sociale dont disposaient certaines professions avant 1945 explique la grande complexité du systèmea 10,
qui compte pas moins de 120 régimes de base et 1 200 régimes complémentairesa 11. Le régime général de la Sécurité sociale, qui compte de loin le plus grand nombre d’adhérentsa 10, est divisé en quatre branches correspondant aux quatre risques majeurs, la maladie, les accidents du travail et maladies professionnelles, les risques liés à la vieillesse et la famillea 10. Si cette protection sociale ne concernait dans un premier temps que les personnes actives, elle s’est peu à peu étendue à toute la population active comme inactive dans beaucoup de domaines, par exemple lors de la création de la couverture maladie universelle (CMU) en 1999a 8. En outre, à la fin des années 1990, six millions de personnes dépendaient des minima sociauxd 1.
Les prestations sociales sont principalement financées par les cotisations sociales versées par les actifs (65,5 % du total en 2005a 12), mais aussi — et de plus en plus — par l’État et les collectivités territorialesa 12. En 2005, les dépenses de protection sociale — au sens le plus large du termeN 24 — représentaient près de 30 % du PIB et plus de 45 % du revenu disponible ajusté des ménagesa 13. Malgré les efforts menés par les gouvernements successifs pour maitriser les dépenses socialesa 14, celles-ci augmentent rapidementa 15, du fait notamment de l’augmentation des dépenses de santé des ménagesa 16 et du vieillissement de la populationa 17 — le rapport actifs sur inactifs de plus de 60 ans, qui était de 3 en 1970, devrait atteindre 2,07 en 2010 et 1,36 en 2050 en métropole, selon l’Inseea 18. Enfin le fort taux de chômage, persistant, contribue à l’augmentation du déséquilibre car les chômeurs ne cotisent pas. Les dépenses sociales expliquent à elles seules la quasi-totalité de la progression des dépenses publiques (en pourcentage du PIB) depuis 1960a 19, et la Sécurité sociale affiche en 2009 un déficit de 23,5 milliards d’euros75.
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